Retour en classe de Maria : garantir la santé et la sécurité des élèves en dépit du COVID-19
« J’attendais avec impatience le jour de la reprise des classes », affirme Maria, 12 ans, élève en classe de CM2 de l’école primaire publique de la Patte d’Oie, un quartier situé au sud de la ville de Ouagadougou.
Maria évoque avec amusement le jour de la fermeture des écoles du fait de l’épidémie du coronavirus. Elle se réjouissait à l’idée de se reposer et de vaquer à d’autres activités. Mais au fur et à mesure que les jours s’égrenaient avec les mesures de confinement qui l’obligeait à rester à la maison, elle trouvait le temps si long et si ennuyant qu’elle était désenchantée. Pire, elle commençait à éprouver une angoisse sur la tenue effective des examens de fin d’année si bien qu’elle devenait anxieuse. « Chaque jour qui passait j’avais de plus en plus peur de subir une année blanche », confie-t-elle.
Après deux mois et demi d’interruption, le Gouvernement a autorisé la reprise des classes sanctionnées par un diplôme d’Etat comme le CM2 qui se termine par le Certificat d’Etudes Primaires (CEP). Le jour de la reprise, Maria était contente de retrouver ses camarades de classes. Mais les mesures barrières édictées pour limiter la propagation du COVID-19 freinaient un peu l’enthousiasme des retrouvailles. La distanciation physique, l’impossibilité de se serrer les mains ou de se tapoter, le masque cachant les sourires et les émotions, et rendant les salutations quasiment inaudibles, sont autant de facteurs qui n’ont pas favorisé la proximité entre Maria et ses camarades. Qu’à cela ne tienne, l’essentiel pour Maria était de reprendre les cours.
L’école de la Patte d’Oie B compte 56 élèves en classe de CM2. Pour se conformer aux mesures de protection contre l’épidémie prises par le gouvernement, les élèves ont été réparties dans trois salles de classe avec deux enseignants par salle. Devant chaque classe se trouve un dispositif de lave-main avec une boule savon. L’accès à la salle de classe est conditionné par le port du masque, le lavage des mains et le respect de la distanciation physique d’un mètre au minimum. « Je ne suis pas à l’aise avec les gestes barrières que nous avons apprises mais je les pratique pour me protéger et protéger les autres », confie Maria.
Bertrand Ouédraogo est le directeur de l’école primaire. Selon lui, ni les élèves, ni les enseignants et encore moins les parents n’étaient préparés à la suspension des cours pendant une si longue période. L’incertitude sur la poursuite de leur scolarité, la faible capacité de bon nombre de parents d’offrir à leurs enfants des conditions optimales d’accès aux cours par la radio ou les plateformes d’éducation numériques développées par le gouvernement constituaient sa principale préoccupation.
« Nous craignions non seulement une baisse de niveau des élèves, surtout ceux en classe d’examen mais aussi des inégalités d’accès aux solutions alternatives d’éducation. C’est pourquoi une reprise des classes avec des mesures d’accompagnement conséquentes était fortement attendue par les enseignants que nous sommes dans le but de sauver l’année scolaire », déclare le directeur.
Pour préparer la reprise des classes, une rentrée administrative des enseignants a eu lieu deux semaines avant la rentrée pédagogique des élèves. Des masques, des lave-mains, des cartons de savons et des affiches sur les mesures de prévention du COVID 19 ont été réceptionnés pour la protection et la sensibilisation des élèves. « La reprise des activités pédagogiques dans le contexte de la pandémie du COVID-19 doit tenir compte de la garantie de la santé et de la sécurité des apprenants et des enseignants et nous y veillons scrupuleusement », rassure le directeur.
En effet, le premier cour dispensé le premier jour de la rentrée pédagogique a porté sur le COVID 19 et les mesures de prévention. Dans les classes trônent à côté des tableaux, des affiches de sensibilisation sur les mesures barrières contre la COVID-19 et la conduite à tenir lorsqu’on a les symptômes de la maladie. « Oui, ils font tout pour nous rappeler à tout moment les gestes barrières de protection », renchérit Maria. « Malheureusement, certains d’entre nous font la sourde oreille. Nous allons nous aussi sensibiliser nos camarades pour aller tous à l’examen en bonne santé », dit-elle.
Au cours du deuxième trimestre de l’année 2020, l’UNICEF a augmenté l’accès à l’eau et l’hygiène en fournissant d’urgence des lave-mains et du savon en quantité suffisante aussi bien dans les centres de santé que dans les établissements scolaires.
Lorsque les établissements scolaires ont été fermés, des solutions d’éducation en situation d’urgence à distance ont été développées avec les autorités nationales pour assurer la continuité de l’éducation à travers l’apprentissage par la radio. Grâce à ce programme plus de 100,000 enfants ont été touchés.